Que ce soit pour l’instrumentiste ou pour le musicologue, la question de l’interprétation est au centre de tous les enjeux de la vie musicale, et le rôle de l’interprète – de la figure du Maestro à celle du grande traditore – a toujours été fondamental dans la définition des esthétiques musicales. L’interprétation, c’est pour ainsi dire ce qui nous rend la musique contemporaine.
Il y a donc un paradoxe à ce que cette thématique, dans la sphère francophone, ne fasse l’objet que de très peu d’investigations scientifiques. Ce colloque souhaite, en prologue aux Troisièmes Rencontres internationales d’épistémologie musicale qui seront consacrées à ce thème, combler cette lacune et amorcer une réflexion sur un sujet majeur des études musicales.
Que produit une interprétation ? Quels types de discriminations musicales sont en jeu ? Déchiffrage, lecture, segmentation, annotation, geste, respiration, projection dans le temps, mettent en jeu et en forme autant de jugements analytiques. L’interprétation est d’abord un travail : travail d’un interprète qui répète sa partition, production fragile de musique dans le moment d’exécution au concert, mais aussi interprétation comme travail de l’œuvre – œuvre au travail –, comme relecture d’une tradition, comme reconfiguration des rapports entre notations musicales et oralité, entre intimité du texte et extériorité.
Organisation : Ircam, Équipe d’Accueil EA3402 Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques de l’Université Marc Bloch Strasbourg 2, SFAM, avec le soutien du CNRS.
Comité scientifique : Jean-Michel Bardez, Jean-Marc Chouvel, Nicolas Donin, Márta Grabócz, Michel Imberty, Hugues Vinet.