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Titre : La modalité dans la musique française à l’orée du XXe siècle : héritages et évolutions

Date : jeudi 28 et vendredi 29 novembre 2024

Lieu : Université de Montréal, Pavillon de la Faculté de musique, Salle B-421, 200 Av. Vincent d’Indy, Outremont QC H2V 2T2 (possibilité de participer au colloque à distance, via Zoom)

Langue : français et anglais

Organisation : Adam Filaber (Sorbonne Université, IReMus et Université McGill, SFAM), Kamille Gagné (Université de Montréal, OICRM, SFAM), Arthur Skoric (Sorbonne Université, IReMus et Université de Montréal, ÉMF-OICRM, SFAM), Nathan Winck (Université de Montréal, OICRM, SFAM)

Institutions partenaires : Équipe Musique en France (ÉMF)/Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique (OICRM), Société Française d’Analyse Musicale (SFAM), Institut de Recherche en Musicologie (IReMus), Music Graduate Students’ Society de l’Université McGill (MGSS)

Site web du colloque : https://modalite-2024.sciencesconf.org/resource/page/id/5

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PROGRAMME 

[À venir]

 

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ARGUMENTAIRE

À l’aube du XXe siècle, la France joue un rôle clé dans la préservation et la transmission des langages modaux hérités des musiques grecque et médiévale, mais aussi dans leur développement et leur enrichissement. Il s’agira de dresser un bilan, analytique autant que théorique, sur cet épanouissement de la musique modale en France.

Le présent colloque se veut offrir un terrain et un cadre de réflexion sur la musique modale – plus largement sur la modalité – à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle en France, tout en s’interrogeant sur les diverses influences qui ont enrichi les langages musicaux de cette époque, telles que l’antiquité gréco-romaine, le plain-chant, les différentes traditions orales, le jazz, la musique de l’Asie ou encore les musiques dites « folkloriques ». La modalité, souvent associée avec la musique d’antan ou bien de l’orient, se trouve par conséquent juxtaposée à la tonalité de la musique savante occidentale. Or, cette dichotomie néglige l’impact de l’échange culturel sur le développement musical des hautes sphères de l’art européen, bien présent tout au long de la période dite « classique » et qui s’épanouit au cours des dernières décennies du XIXe siècle. En outre, une telle répartition présume que la tonalité se distingue fondamentalement de la modalité plutôt que d’en représenter une manifestation particulière. Admettant que, pour plusieurs raisons, il est néanmoins pratique de distinguer entre modalité et tonalité, le présent colloque invite à interroger l’influence de la première sur cette dernière. Les langages musicaux depuis la fin du XIXe siècle se renouvellent et trouvent, dans la modalité, une forme de « souplesse singulière » autorisant « une extrême richesse de moyens » (Kœchlin/Duchesneau 2006). L’écriture modale ayant un « caractère moins directionnel » (Caron 2002), moins anticipable, elle offre un terrain fertile pour les compositeurs. Fertile s’il en est, car les compositeurs et compositrices s’approprient la modalité de biens des manières, la confrontent ou l’unissent au langage tonal (voire atonal) et la font sans cesse évoluer. La modalité s’apparente à une « construction dont les caractéristiques précises et les fondements théoriques changent constamment » (Leβmann 2019). Si les études sur l’analyse et la théorie de la modalité dans les musiques de tradition orale ou dans la musique ancienne sont nombreuses (par exemple Bourgault-Ducoudray 1885, Duhamel 1910, Emmanuel 1913 et 1928, Labussière 2008), celles sur son usage dans la musique française de la Troisième République notamment (mais non exclusivement) le sont moins (Gonnard 2000, Corbier 2010, Douche 2012, etc.).

En ouvrant un espace de discussion, le présent colloque souhaite être le lieu d’une réflexion sur les théories de la modalité ainsi que sur les méthodes et approches analytiques pour étudier la modalité dans la musique française à l’orée du XXe siècle.

Entre autres axes de réflexion, certaines problématiques mériteront tout particulièrement d’être considérées :

  1. Comment définir ce qu’est la modalité ? De quelle modalité parle-t-on ?
  2. Quelles sont les théories de la modalité aux XXe et XXIe siècles ?
  3. Quelles méthodes d’analyse ont été développées pour la modalité ?
  4. De quelle manière la modalité peut élargir l’horizon musical d’un compositeur et son langage musical ?
  5. Quels liens peuvent être établis entre la modalité et la tonalité, par exemple chez les compositeurs Charles Kœchlin, Maurice Emmanuel, Gabriel Fauré et André Caplet ?
  6. Comment la modalité s’est-elle élargie à la bimodalité, à la polymodie, à des modes hybrides et à la polyphonie modale (Koechlin) ?
  7. Quels sont les renvois symboliques et esthétiques de la modalité dans la musique (exotisme, archaïsme, religion et spiritualité, etc.) ?
  8. Quel est l’héritage de la musique modale ecclésiastique dans la musique des XIXe et XXe siècles ?
  9. Quel est l’héritage de la musique grecque dans la musique de scène, telle que Déjanire de Camille Saint-Saëns ou Pénélope de Gabriel Fauré ?
  10. Comment la modalité a participé à la diffusion de la musique occidentale dite folklorique ?

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