Entre théorie et analyse musicale. Corpus et méthodes (voir sur le site de l’éditeur)
sous la direction de Marie-Noële Masson, Delatour France, 2020.
Les termes convoqués par le titre de cet l’ouvrage invitent à examiner les relations qui s’établissent entre, d’une part, la théorie et l’analyse musicale et, de l’autre, les corpus et les méthodes. Ce questionnement transcende la profusion des aires de la recherche en musicologie ainsi que la disparité des protocoles analytiques qui s’y développent. Ils proposent que soient conjointement pensés la définition et le rôle de la notion de corpus dans l’activité de théorisation et d’analyse du fait musical. Tracer les attendus qui président à l’application – ou à la non-application – d’une méthode d’analyse à tel ou tel type de corpus, préciser les critères de délimitation de ces corpus, justifier les modes d’appartenance de tel ou tel « énoncé » musical à un ou plusieurs ensembles de productions dont il reçoit des déterminations génériques voire sémantiques, toutes ces questions engagent fortement l’ensemble des recherches en musicologie et sont constitutives d’une démarche épistémologique.
La réflexion sur la notion de corpus est peu apparente en musicologie où, souvent, le corpus ne fait pas question et semble aller de soi. Or, caractériser un corpus ne demande pas simplement qu’on délimite un ensemble de productions musicales réunies pour l’observation et l’analyse, cela engage aussi et surtout à tenter de cartographier un certain nombre de positions de recherche qui cohabitent, se croisent ou divergent.
La définition minimale du corpus comme « ensemble de textes servant de base à l’analyse » permet d’emblée de dévider l’écheveau des questions inhérentes au sujet ici proposé : de quels textes s’agit-il ? Qu’est-ce qu’un ensemble de textes ? Servant de base à quel type d’analyse ? Trois interrogations liées et indissociables dans la mesure où un corpus n’est pas une simple banque d’exemples indéfinie et ne peut être conçu indépendamment de la nature des textes qu’il rassemble et de la position analytique à partir de laquelle on le constitue.
Il convient donc d’attirer l’attention sur un questionnement qui devrait être liminaire à bien des études et d’ouvrir des pistes de réflexion sur ce qui pourrait être la pierre angulaire d’un débat sur les territoires complexes de l’analyse musicale et, plus largement, de la musicologie.
Préface de Marie-Noëlle Masson
Textes de Nicolas Meeùs, Hugues Seress, Cécile Bardoux Lovén, Pierre Couprie, François Delalande, Guillaume Bunel, Marc Clérivet, Annie Labussière, Julie Mansion-Vaquié, Gérald Guillot, Nathalie Hérold, Françoise Depersin, Ernesto Donoso.